What kind of regional coordination is needed to make the most of data? The DataLab Normandie hypothesis
Marie-Hélène Gauthier (2024)
Thèse de doctorat en géographie, soutenue le 11/09/2024 à l’université Le Havre Normandie
PhD thesis in geography, defended on 11/09/2024 at the University of Le Havre Normandie
Jury : Fabienne Leloup, Amael Cattaruzza, Philippe Vidal (directeur/supervisor), Arnaud Brennetot, Thierry Joliveau, Emmanuelle Tixier, Marina Dufeal
Résumé. Cette thèse débutée en septembre 2020 et financée par un support CIFRE s’est déroulée au sein de la Région Normandie et de l’UMR IDEES 6266 LE HAVRE. Elle porte sur la question des conditions d’émergence et d’évolution d’un dispositif territorialisé de valorisation de la donnée à l’échelle régionale. L’hypothèse principale considère que l’échelon régional offre à l’ensemble des acteurs concernés des repères territoriaux et des raisons objectives de coopérer au travers d’un dispositif dédié, le DataLab Normandie. Celui-ci, expérimenté sous la forme d’un consortium entre 2020 et 2023, constitue le coeur de ce travail. Ce dispositif régional est susceptible d’assurer la coordination des acteurs (publics, privés et académiques), de les faire adhérer à une cause commune (la donnée) pour en faire une ressource territoriale et la valoriser autour de projets concrets. La thèse prend appui sur d’autres exemples de dispositifs territoriaux français pour discuter des modèles possibles d’organisation et révèle, à partir de la théorie des conventions, un certain nombre d’épreuves territoriales de la donnée qu’il convient d’organiser et de faire passer. Le principal résultat est que si le DataLab Normandie assume très correctement un rôle “d’impulsion”, notamment dans le cadre d’appels à projets, il peine toutefois pour l’instant à apparaître comme une structure incontournable d’ingénierie au service des acteurs régionaux.
Extrait: “C’est pourquoi, le choix est fait de retenir une approche par les conventions. Celle-ci associe à la fois une adhésion s’appuyant sur une dimension pragmatique (convention de coordination) et sur une approche plus cognitive et réflexive (convention légitimée). Elle est donc tout à fait appropriée à la donnée dans la mesure où, par exemple, « l’adhésion aux projets de partage de data seraient plus liée à des valeurs et principes altruistes généraux » (Petr et al., 2023 : 2) ce qui renvoie directement au principe d’une convention légitimée. Par ailleurs, cet exemple du partage de données par les habitants fait également appel à la convention de coordination puisque comme l’écrivent les auteurs, « distinct d’un comportement chauvin, il s’agirait plutôt d’un comportement opportuniste puisque le résident voit, dans le projet d’intérêt collectif localisé, une forme d’annonce et de garantie d’en obtenir in fine un intérêt personnel. » (Petr et al., 2023 : 2). Enfin, les conventions permettent à la fois d’adopter une analyse des dynamiques territoriales tant d’un point de vue individuel que collectif mais aussi d’en saisir les ressorts qu’ils soient implicites ou explicites, contrôlés ou non.” (p. 78)
Abstract. This thesis, which began in September 2020 and was funded by a CIFRE, was carried out within the Normandy Region and the UMR IDEES 6266 LE HAVRE. It focuses on the question of the conditions for the emergence and development of a territorial system for exploiting data at regional level. The main hypothesis is that the regional level provides all the players involved with territorial reference points and objective reasons for cooperating through a dedicated mechanism, the DataLab Normandie. The DataLab, which will be piloted as a consortium between 2020 and 2023, forms the core of this work. This regional mechanism is likely to ensure the coordination of players (public, private and academic), to get them to adhere to a common cause (data) in order to turn it into a regional resource and develop it around concrete projects. The thesis draws on other examples of French territorial systems to discuss possible organisational models and reveals, on the basis of convention theory, a number of territorial tests of data that need to be organised and passed on. The main finding is that, while DataLab Normandie does a good job of providing ‘impetus’, particularly in the context of calls for projects, it is still struggling to establish itself as a key engineering structure serving regional players.
Excerpt: “This is why we have chosen to adopt a convention-based approach. This combines a pragmatic approach to membership (coordination convention) with a more cognitive and reflexive approach (legitimated convention). It is therefore entirely appropriate to the data insofar as, for example, “adherence to data-sharing projects would be more linked to general altruistic values and principles” (Petr et al., 2023: 2), which refers directly to the principle of a legitimated convention. Moreover, this example of data sharing by residents also appeals to the convention of coordination since, as the authors write, “distinct from a chauvinistic behavior, it would rather be an opportunistic behavior since the resident sees, in the localized collective interest project, a form of announcement and guarantee of ultimately obtaining a personal interest from it.” (Petr et al., 2023: 2). Finally, conventions make it possible to analyze territorial dynamics from both an individual and collective point of view, as well as to grasp the driving forces behind them, whether implicit or explicit, controlled or uncontrolled.” (p. 78)
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